Fiche de l'harpagophytum
Nom commun : Harpagophytum, griffe du diable, racine de Windhoek
Autre(s) nom(s) : Devil’s claw, grapple plant, wood spider, teufelskralle (Allemagne), cuernos del diablo (Espagne), Duiwelsklou (Namibie), sengaparile (Botswana)
Nom(s) scientifique(s) : Harpagophytum procumbens
Famille : Pedaliaceae
Origine : Régions désertiques du sud de l’Afrique (Namibie, désert de Kalahari, Afrique australe)
Partie(s) utilisée(s) : Racines secondaires
Principaux actifs Glucosides iridoïdes : harpagoside +++, harpagide, procumbine, Polysaccharides, acides phénoliques et flavonoïdes
Propriété(s) associée(s) : Anti inflammatoire - analgésique | Troubles digestifs | Stimulation de l’appétit
Les origines de l'harpagophytum
Originaire du sud de l’Afrique, l’harpagophytum procumbens se cultive dans le désert du Kalahari jusqu’en Afrique australe en passant par les steppes de la Namibie. C’est une plante utilisée depuis des centaines d’années, et encore aujourd’hui, par diverses tribus sud-africaines (Hottentots, Bochimans, Bantous, Khoisan).
L’harpagophytum était réputés pour soulager les douleurs articulaires, les rhumatismes et les lombalgies, mais aussi pour stimuler la digestion, traiter les allergies et les maux de tête chez l’homme. Pour atténuer les douleurs liées à l’accouchement les femmes ingéraient de la poudre d’Harpagophytum et s’appliquaient un cataplasme sur l’abdomen. La racine était appliquée en pommade sur les brûlures, les plaies, les foulures et entorses.
C’est un fermier allemand vivant en Namibie au début des années 1900 qui, au contact des peuples locaux, découvrit le potentiel thérapeutique de l’harpagophytum. Il en envoya un échantillon en Allemagne où ses vertus thérapeutiques ont été mises en évidence. Très vite son utilisation devint populaire en Europe pour les indications traditionnelles : rhumatisme, manque d’appétit et troubles digestifs. Son usage s’est propagé en Europe au cours des années 1970.
Les propriétés de l'harpagophytum pour le cheval
L’harpagophytum ayant fait ses preuves sur les humains souffrant de douleurs articulaires, la question s’est posée de l’administrer aux chevaux.
Les intérêts sont nombreux, en effet, les douleurs locomotrices sont fréquentes chez le cheval. De par son poids et son activité physique, notamment du fait de l’équitation, le cheval est sujet à de nombreuses pathologies articulaires. L’arthrose peut apparaître très précocement, ou conséquence d’un travail répété sur un sol trop dur et résonnant, ou en raison de pathologies de croissance.
Malheureusement, si on peut freiner son évolution, en essayant d’adapter l’activité et de préserver le cartilage, on ne peut faire disparaître les lésions osseuses installées. Les cavaliers se sont donc tournés vers les traitements permettant de gérer les douleurs à long terme. Le but est de garantir le meilleur confort au cheval pour le moins d’effets secondaires possibles.
Un anti-inflammatoire naturel efficace
L’harpagophytum possède une action anti-inflammatoire parmi les plus puissantes disponibles en phytothérapie, donc naturellement dans les plantes. Ces propriétés anti-inflammatoires sont le fait de molécules glycosides iridoïdes et de flavonoïdes contenues dans la racine d’harpagophytum. Les molécules iridoïdes fonctionnent en inhibant la synthèse de prostaglandine, ce qui bloque la réaction inflammatoire.
C’est un processus proche de celui de la plupart des anti-inflammatoires médicamenteux, ce qui explique l’efficacité de l’harpagophytum. Les flavonoïdes ont quant à eux plutôt un effet anti-oxydant, mais cela contribue également aux effets anti-inflammatoires de la griffe du diable.
Ces effets restent moins puissants que ceux des anti-inflammatoires chimiques, cependant, ils sont suffisamment importants pour que l’harpagophytum ait été classé parmi les substances dopantes par la FEI.
L’effet analgésique de l’harpagophytum
L’effet antidouleur de la racine d’harpagophytum est directement lié à son action anti-inflammatoire. En effet, les douleurs articulaires sont la plupart du temps consécutives à l’inflammation présente dans l’articulation du cheval, entrainant une synovite. Cependant, cet effet analgésique n’est du coup pas instantané.
C’est pourquoi, il est recommandé de faire des cures de plus d’un mois pour apprécier ses effets. Cela permet à l’harpagophytum d’agir progressivement pour apaiser l’inflammation articulaire du cheval. En parallèle, l’harpagophytum permet un relâchement musculaire, qui apaise les contractures souvent consécutives aux douleurs articulaires du cheval.
Le cheval apparaît visiblement plus souple, plus allant, décontracté et volontaire. Ceux qui travaillent sont plus disponibles, ceux qui souffrent de boiteries chroniques se déplacent mieux.
Un complément alimentaire idéal pour les chevaux âgés
Les douleurs articulaires ne sont pas réservées aux chevaux âgés, mais plus le cheval vieillit plus il a de risque de souffrir d’arthrose.
Les lésions ostéo-articulaires ne guérissent pas, elles s’accumulent avec le temps. Il faut donc trouver un complément articulaire qui permette au cheval de mieux les supporter.
Grâce à son action anti-inflammatoire et antalgique puissante, la racine d’harpagophytum est le complément de choix pour les chevaux vieillissants.
Il ne présente que très peu d’effets secondaires, à la différence des anti-inflammatoires, ce qui permet de l’utiliser sur de longues périodes. Cela n’empêche pas l’utilisation d’anti-inflammatoires en renfort en cas de crises douloureuses, mais sur de très courtes périodes car il majore leurs effets.
Comment donner de l'harpagophytum à son cheval
L’harpagophytum est un traitement reconnu pour sa puissance, il peut convenir aux chevaux à condition d'adapter son dosage. Chaque cheval est différent, leurs besoins et leur réponse à ce type de complément peuvent être très variées. Dans des cas sévères il est important de prendre l'avis d'un professionnel de la santé du cheval.
Périodes de crise douloureuse :
Votre cheval a été diagnostiqué souffrant d'arthrose et il souffre de crises douloureuses.
Pour un cheval adulte d’un poids moyen de 450 kg (doses à adapter proportionnellement au poids du cheval)
- 50 g les deux premiers jours
- 100 g pendant 7 ou 8 jours
- 25 g par jour au-delà
Pour un cheval souffrant de symptômes légers liés à l’arthrose :
Pour un cheval adulte d’un poids moyen de 450 kg (doses à adapter proportionnellement au poids du cheval)
- 25 g les deux premiers jours
- 50 g pendant 7 ou 8 jours
- 25 g par jour au-delà
Pour un cheval raide de façon régulière (dos, articulations basses) ou présentant des problèmes de relâchement en début de travail :
Pour un cheval adulte d’un poids moyen de 450 kg (doses à adapter proportionnellement au poids du cheval)
- 15 g les deux premiers jours
- 20-25 g pendant 7 ou 8 jours
- 25 g par jour au-delà
Sur des dosages bas (inférieurs à 20 g/jour) il est envisageable de distribuer en continu ce complément alimentaire. Des pauses sont recommandées toutes les 3 à 4 semaines afin de laisser l’organisme du cheval gérer par lui même son « handicap », réduire l’activité du rein (car le produit reste légèrement diurétique) et constater l’évolution des symptômes (qui pourraient permettre de réduire encore les dosages ou d’espacer les cures).
Dans certains cas (présence d’ulcère gastrique, par exemple) il est recommandé de limiter l’utilisation de l’harpagophythum et de faire des cures ponctuelles.
Sur des cures longues il est possible de descendre les dosages très bas aux alentours de 10 g/jour tout en conservant les bénéfices de la plante.
Effets Secondaires Potentiels de l’Harpagophytum
Bien que l’harpagophytum soit naturel, il n'est pas dénué d'effets secondaires, surtout en cas de surdosage ou d'utilisation prolongée. Voici les principaux points d’attention :
- Troubles digestifs : Chez certains chevaux, l’harpagophytum peut causer des dérangements gastriques, comme des diarrhées ou des maux d'estomac. Ce risque est plus élevé chez les chevaux sensibles ou ayant des antécédents d’ulcères.
- Interactions médicamenteuses : Si le cheval est sous traitement, notamment avec des anti-inflammatoires ou des anticoagulants, il est essentiel de consulter un vétérinaire. L'harpagophytum pourrait interagir avec ces médicaments et altérer leur efficacité.
- Effets secondaires hormonaux : Des études suggèrent que l’harpagophytum pourrait influencer le cycle hormonal des juments. Par précaution, il est recommandé de ne pas l’administrer aux juments gestantes ou allaitantes sans avis vétérinaire.
- Risques pour les chevaux de compétition : L’harpagophytum contient des substances pouvant être détectées dans les contrôles antidopage. Il est donc crucial d’interrompre son administration au moins 72 heures avant une compétition, en respectant les règlements de la discipline.
Dosage et Précautions d'Emploi
L'harpagophytum se présente généralement sous forme de poudre ou d’extrait liquide. Le dosage dépend de plusieurs facteurs, notamment le poids, l’âge, et la condition du cheval. En règle générale, on administre entre 10 et 20 grammes par jour pour un cheval adulte, mais il est préférable de suivre les recommandations de votre vétérinaire ou d'un spécialiste en phytothérapie équine.
Conseils d'utilisation :
- Progressivité : Introduisez la plante progressivement pour observer la tolérance du cheval.
- Cures de courte durée : Pour éviter les effets secondaires, l'harpagophytum est souvent administré en cure de 15 à 30 jours, avec des pauses entre chaque cure.
- Surveillance : Observez attentivement tout signe d'inconfort ou de modification de l’appétit et ajustez la dose si nécessaire.
En Conclusion
L'harpagophytum est un allié naturel précieux pour le bien-être articulaire des chevaux, à condition d'être utilisé avec discernement. Pour un usage sécurisé, il est conseillé de respecter les dosages et d’être attentif aux éventuels effets secondaires. Comme pour toute approche naturelle, l’accompagnement par un professionnel est recommandé pour s'assurer que l'harpagophytum convient aux besoins spécifiques de votre cheval.